La Hermeskappel
La chapelle de la Hermeskappel
La Hermeskappel dont les premières allusions remontent à 1672 est située non loin du chemin vicinal de Wiesviller à 2kms du village de Bliesbruck.
A l’origine, un petit autel s’élevait au point culminant, dédié à Hermès, dieu des voyageurs et des commerçants. Plus tard, les missionnaires chrétiens transformèrent le nom d’une chapelle construite en ces mêmes lieux en « Hermeskappel ». La chapelle fut donc consacrée au saint martyr Hermès.
Au moment de la Révolution, elle a subi de gros dégâts, puis en 1843, une demande sollicitant l’autorisation de dire des messes dans la chapelle fut adressée à l’évêché par un certain Jacques Clément, originaire de Soucht.
Ce dernier, entreprit la restauration de l’ermitage et de la chapelle et racheta le terrain. Une initiative accueillie avec enthousiasme par les fidèles. L’archiprêtre de Sarreguemines fut chargé de la visite des lieux.
On y entre par une porte basse à deux battants encadrés de deux piliers adossés au mur.
Elle mesure 33 pieds (10 m) de long et 16 (4,8 m) de large. Le sol est recouvert de briques bien entretenues (aujourd’hui des dalles). Quatre fenêtres éclairent l’intérieur tandis qu’une barrière en bois sépare l’autel du reste du local. On y trouve trois statues : Saint-Augustin, Saint-Wendelin et Saint-Hermès. Dans une niche située au-dessus de la porte, fut placée une statue en grès de la Saint Vierge. Une petite tourelle abritait un clocheton disparu aujourd’hui.
La chapelle, très fréquentée par les pèlerins, nécessitait la garde d’un ermite. Il résidait sur place et vivait de produits de son jardin et des dons des pèlerins. Le plus ancien ermite connu est Jean l’Ermite, enterré là le 10 février 1708.
Interdit plus d’un siècle, l’ermitage est rétabli dans les années 1843 jusqu’en 1853. Suite à des divergences avec l’évêché de Metz, le frère Antoine est condamné par le tribunal de Sarreguemines à quitter l’habit d’ermite. Pourtant il s’obstine, désobéit et contrairement à ses promesses, ne lèguera pas sa propriété à son ordre, mais vend la chapelle et la maison attenante ainsi que le jardin d’un hectare et 63 ares aux époux Henri Fischer en 1853. Il quitte les lieux pour s’installer à Strasbourg où il décède en 1877.
Au fil du temps, les propriétaires se succèdent : en 1853 les époux Henri Fischer et Anne Kuhn de Bliesbruck, Jean Bévot et Catherine Porta et par la suite leurs fils Pierre Bévot et son épouse Joséphine Muller. En 1913, elle est la propriété des époux André Dross et Marie Bévot et enfin leur petite fille Marie Marthe Hemmert (épouse Wanner).
Gravement endommagée pendant les combats de la Seconde Guerre mondiale, la chapelle fut réparée et la maison d’habitation reconstruite. Les travaux furent exécutés par l’entrepreneur Ferdinand Beck. Aujourd’hui encore, on peut voir à droite de l’autel, la statue de Saint-Wendelin, à gauche celle de Saint Augustin.
Bien que privée la chapelle est ouverte au public et fréquentée par les pèlerins.
HISTOIRE
Le 20 octobre 1738, les frères Macaire et Weibel ont été réveillés au cours de la nuit par des pleurs d’enfant. Ils se sont levés et ont trouvé dans leur jardin un enfant abandonné. On lui donna, lors de son baptême, le prénom de Catherine. L’acte de baptême fut signé en qualité de témoins par Anne Marie Bohr et Elisabeth Schörpter de Woelfling, Jean-Georges Schuwer, maire de Bliesbruck et autrefois maréchal-ferrant à Woelfling ainsi que Anne Barbe de Woelfling.
En 1849, en revenant d’un pèlerinage à Rome Joseph de Walck, ermite originaire de Malmédy (Belgique), s’arrêta quelques jours à l’ermitage de la Hermeskappel. ll y tomba malade et s’endormit pieusement dans l’enceinte du Seigneur, le 16 novembre 1849. Il fut inhumé dans le cimetière paroissial de Bliesbruck.
Frère Arsène Gengler (1764 – 1792) est autorisé le 27/7/1764 à prendre possession des terres de l’ermitage. Il se livrait à l’apiculture et en 1791 fournissait la cire d’abeilles à la paroisse de Wiesviller.
Carte postale datant d‘avant guerre.
Les Ermites de la chapelle:
Avant 1708 : |
Frère JEAN d’Achen, décédé le 10.02.1708. Il serait enterré dans la chapelle. |
1740 : | Frère ANTOINE |
1764 : | Frère ANDRE ADAM Frère NEUMAN André |
1767 : | Frère GENGLER Arsène Frère MUNSCH Jean vivait sa vie d’ermite tantôt à la Hermeskappel tantôt à la ferme du Wiesing Frère ARSÈNE, qui aurait tenté de soustraire l’ermitage aux révolutionnaires |
1817 : | Frère LAAG Égide, originaire d’Oden près de Wissenbourg. Il mourut d’une mort violente (probablement assassiné). Étrange coïncidence : le 04.10.1820 est décédé à la maison centrale de détention d’Ensisheim (68), un ancien domestique de la ferme du Wiesing (le meurtrier supposé du frère Laag). |
1830 : | Frère ANTOINE, allias Jacques CLÉMENT, originaire de Goetzenbruck. Il est décédé à l’hôpital Ste Barbe à Strasbourg aux environs de 1870. |